Fichet 787 S : CNC Cut key / Clé copiée à la fraiseuse CNC

Ces derniers temps, il m’a été demandé de m’intéresser à un modèle de clé bien spécial : la Fichet 787S.

Lately, I’ve been asked to look after a very special key : the Fichet 787S

Le but était de pouvoir copier une clé facilement, voire à partir de simples photos. J’ai l’habitude de copier un certain nombre de clé à partir de photos, mais ce modèle est très précis, et d’un fonctionnement hors du commun.

The goal was to gain the ability to duplicate such a key easily, and if possible thanks to pictures. I’m use to duplicate a lot of different keys thanks to pictures but this key is very precise and it’s working is very specific.

J’ai donc démonté quelques cylindres et découpé quelques clés pour mieux comprendre le fonctionnement et la méthode de fabrication des clés.

So I took apart a few cylindres and sliced a few keys to better understand the inner working and the way the keys are being cut.

Voilà quelques images faites au cours de mes recherches et le résultat : une clé copiée parfaitement fonctionnelle !

Here are a few images made during my research and the result : a perfectly working key !

FIchet 787 cnc cut key

Have Fun

FrenchKey

 

Publication d’un Ebook gratuit : Abrégé de crochetage

Bonjour à tous,

J’ai le plaisir de partager aujourd’hui un Ebook gratuit que j’ai écrit en 2013. Il vous permettra, comme un tutoriel, de découvrir le crochetage, les outils et les techniques qui s’y rapportent.

Il est illustré de dizaines de modélisations en 3D pour une bonne compréhension.

Bonne lecture !

Pour le télécharger, cliquez ici

Vous pouvez également acheter le livre complet « Le Manuel du Serrurier, Nouvelle édition » en cliquant ici.

Hello all,

I’m very happy today to share with you a Free Ebook I wrote in 2013. It will teach you the art of lockpicking, tools and techniques, like a tutorial.

It has dozens of 3D drawings, helping to understand lock working and lockpicking.

Enjoy your read !

To download, click here

 

Démontage du cylindre Mul-T-Lock Interactive +

Bonjour à tous,

Voici quelques photos de l’intérieur du cylindre Mul-T-Lock Interactive +, qui succède au modèle Interactive :

Here are a few pictures of the inside of the Mul-T-Lock Interactive + cylinder, which comes after the Interactive model :

Autopsie MTL Interactive plus FR-EN

Démontage d’un Cylindre Vachette Radial NT+

Bonjour,

Aujourd’hui je vous propose de voir ce qui se trouve dans l’un des cylindres les plus connus en France, et dont même la renommée mondiale n’est plus à faire : Le Cylindre Vachette Radial NT+.

Hello,

Today, I propose to look inside one of the best know Euro Cylinder in France, and also renowned in the world : the Vachette Radial NT+.

Rappel : les marques et logos appartiennent à leurs propriétaires respectifs
Reminder : Trademarks and logos belong to their owners

Voici le cylindre en question, et sa clé :
Here is the cylinder and its key :


Ce cylindre est le plus haut de gamme de chez Vachette, avec une clé réversible, munie d’un mobile lui conférant une protection par brevet (brevet n° EP0983411), rendant difficile les copies de clés illicites. Comme on peut le voir sur un schéma disponible sur le site de Vachette, ce cylindre dispose également de protections anti-perçage :

This cylinder is the highest security level of Vachette products line, with a dimple key, provided with a moveable sliding element, giving itself a patent protection (patent n° EP0983411), making black market duplicates hard to make. As we can see on this picture available on the Vachette website, this cylinder has anti-drill protections :

 

Voyons maintenant ce qui se cache sous la cuirasse de ce cylindre.
Après avoir retiré la « goupille de fixation en acier traité », on peut séparer le demi-cylindre et l’on voit qu’il y a effectivement un « bouclier en acier trempé antiperçage monté libre » :

Now, let’s see what’s hiding under the shell of this cylinder.
After you take the « treated steel locking pin » away, you can take the half-cylinder apart and you can clearly see a « free spining antidrill hardened steel shield » :

 

Lorsqu’on enlève la carapace ou chemise du cylindre, on voit nettement les 3 « inserts en acier traité » :

When you take away the shell of the cylinder, you can clearly see the 3 « treated steel inserts » :

 

Voici à quoi ressemble le rotor :

Here is what the plug looks like :

On voit que tous les trous possibles ne sont pas perçés. En effet, la documentation stipule « Goupilles sur 6 axes jusqu’à 32 goupilles ».
You can see that not every possible location is drilled. Indeed, the documentation says « Pins on 6 axis, until 32 pins ».

 

Et voilà à quoi ressemblent les goupilles que l’on y trouve (3 goupilles actives et 2 goupilles passives sur la photo) :

And here are some pins you can find inside (3 Key pins and 2 Driver pins on the picture) :

Elles sont de très bonne qualité, et on remarque la très particulière « goupille torpille » au milieu.
They are of very good quality and you can notice the very specific « torpedo pin » in the middle.

 

Finissons avec quelques photos du mobile et de son action.
Il peut bien entendu bouger à l’intérieur de la clé :

Let’s finish with a few pictures of the moveable sliding element and how it acts.
It can obviously move inside the key itself :

 

Mais il est intéressant de noter qu’il existe 2 configurations possibles pour le mobile sur les clés Radial NT et Radial NT+ :
But it is interesting to remark that 2 possible configurations do exist in Radial NT and Radial NT+ keys :

 

En revanche, le mobile lui-même est strictement le même pour les 2 configurations :
By contrast, the moveable sliding element itself is stricly the same for both configurations :

(Plusieurs vues du mobile)
(Several point of view of the moveable sliding element)

 

On voit ci-dessous, à l’aide d’un cutaway, l’action des goupilles en relation avec le mobile de la clé.
1/ Pas de clé insérée, le rotor ne peut pas tourner
2/ La clé avec le mobile du bon côté est insérée, les goupilles sont toutes à la césure
3/ Le rotor peut tourner
4/ Une clé avec le mobile du mauvais côté, les goupilles ne sont pas à la césure, le rotor ne peut pas tourner

We can see below, thanks to a cutaway, the way the pins act in relationship with the moveable sliding element of the key.
1/ No key inserted, the plug cannot rotate
2/ The key with the moveable sliding element in the right configuration is inserted, every pin is at shearline
3/ The plug can rotate
4/ A key with the moveable sliding element in the wrong configuration is inserted, the pins are not at the shearline, the plug cannot rotate

 

Et voilà !
And Voilà 😉

 

J’espère que ça vous a plu. Je ferai prochainement un article sur la majorité des cylindres ayant une clé à mobile, repassez de temps en temps 😉
I hope you enjoyed it. I will soon publish an article about a vast number of existing cylinders which key as a moveable element, stay tuned 😉

 

Frenchkey

 

Ouverture fine et Analyse Forensique

Le domaine de prédilection de ce site est l’ouverture fine, c’est-à-dire les méthodes qui permettent d’ouvrir une serrure (sur une porte, un coffre fort, un contacteur ou encore un tiroir quelconque…) sans l’abîmer, et de manière que la serrure fonctionne toujours par la suite sans que l’on puisse remarquer l’ouverture.

Mais il faut selon moi différencier deux types d’ouverture fine :

1/ L’ouverture fine indétectable (surreptitious entry), qui recouvre les quelques techniques qui ne peuvent être repérées, même avec une analyse forensique.

2/ L’ouverture fine discrète (covert entry), qui recouvre toutes les techniques ne laissant pas de traces évidentes de l’ouverture. L’utilisateur habituel de la serrure ne s’aperçoit de rien d’anormal. Mais une analyse approfondie de la serrure montrera des traces microscopiques, qui permettront d’affirmer qu’une tentative, voire une réussite d’ouverture, a eu lieu. Une analyse forensique (Le terme de forensic analysis, en anglais, est parfois utilisé) est nécessaire pour repérer ces traces et identifier les techniques utilisées.

La plupart des utilisateurs des techniques d’ouverture fine (crochetage, bumpkeys, pickguns…) pensent que leur ouverture ne pourra jamais être connue. C’est une erreur ! chacune de ces techniques laisse des traces bien précises, et qui permettent de les différencier les unes des autres. Il est même possible, dans une certaine mesure, de déterminer le niveau de compétences de l’opérateur.
Il est généralement impossible de déterminer si la tentative d’ouverture a réussi ou non, mais certains indices peuvent permettre d’avoir une idée du succès ou de l’échec de l’opérateur. L’analyse forensique des serrures s’inscrit dans la démarche criminalistique suite à une infraction.

Voyons un peu plus en détails les traces laissées par les méthodes les plus courantes :

Le crochetage par raclage :

Le raclage consiste à utiliser un outil comme celui-ci :

en réalisant des mouvements aléatoires dans la serrure pour simuler l’utilisation de la clé jusqu’à l’ouverture.

Si on compare au microscope une goupille neuve avec une goupille qui a subi un raclage, on voit nettement les marques laissées par les va-et-vient du pick :

 

L’embrayage au fond du rotor subi également des dommages détectables au microscope : (A gauche un embrayage neuf, à droite celui d’une serrure qui a subi un crochetage par raclage)

Enfin, si on découpe le rotor dans la longueur pour inspecter le canal de clé, on voit des rayures qui n’auraient pas pu être faites par la clé (qui par définition rentre en ligne droite) :

Le crochetage par palpage (ou crochetage goupille par goupille) :

Le palpage consiste à utiliser un outil comme celui-ci :

pour appuyer sur les goupilles successivement afin de la placer sur la ligne de césure comme le ferait la clé originale.

Cette technique étant plus délicate que la précédente, les marques sont moins nombreuses, mais néanmoins présentes :

L’utilisation d’un palpeur crée également des rayures à l’intérieur du rotor :

Quelle que soit la technique de crochetage, l’utilisation d’un entraineur laisse aussi des marques à l’entrée du canal de clé.

Soit en haut (en comparant à un cylindre neuf à gauche) :

Soit en bas :

L’ouverture au Pickgun mécanique :

Le Pistolet mécanique est un outil comme celui-ci :

qui permet de frapper les goupilles pour créer un vide entre les goupilles actives et passives.

Sa lame qui frappe verticalement les goupilles laisse des marques rectilignes très nettes sur les goupilles :

Les Bumpkeys ou clés de frappe :
Les bumpkeys sont des clés comme celle-ci :

dont la fonction est similaire au Pickgun. En frappant la clé par l’arrière afin de frapper les goupilles de biais et réaliser un vide entre goupilles actives et passives.

Lorsque l’on utilise cette technique, les frappes répétées vont marquer l’avant du cylindre. En plus, la rotation forcée de la clé peut déformer les puits de goupilles :

Ce sont les techniques les plus courantes, les plus connues et les plus utilisées. Et elles laissent des traces facilement détectables pour qui sait quoi chercher. D’autres techniques, moins courantes ou plus complexes, peuvent également être révélées par une investigation adaptées.
A l’opposé, il est possible de repérer les « fausses » tentatives d’effraction. Pour faire jouer l’assurance, certaines personnes peuvent être tentées de simuler une effraction sur leur serrure en laisser des traces assez évidentes. Mais un spécialiste ne s’y trompe pas, ces fausses effractions sont bien différentes des vraies. Les assureurs peuvent éviter de débourser des sommes indues en se renseignant ou en faisant appel à une expertise.

Les techniques d’ouverture fine indétectables sont assez rares, et ne seront pas détaillées sur ce site pour ne pas donner d’idées aux personnes malintentionnées…
Si votre travail ou vos fonctions requièrent que vous connaissiez ces techniques, pour les utiliser à bon escient ou pour vous en protéger, n’hésitez pas à prendre contact, je pourrai vous orienter vers les informations et les formations qu’il vous faut.

Ajout du 11/06/2014 : quelques infos complémentaires sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Serrurerie_forensique et sur http://www.serrurerieforensique.fr

Ajout de Janvier 2016 : Livre Blanc de la Serrurerie Forensique : Vol sans effraction et fraude à l’assurance, comment les détecter efficacement ? Cliquez ici pour télécharger le PDF

Fonctionnement d’un organigramme de sécurité

La plupart des établissements publics et privés sont pourvus d’un organigramme de serrures. On en trouve notamment dans les entreprises (banques, PME, multinationales…), les établissements scolaires, les hôtels, ou encore les services publics (transports publics, mairies, administrations…).

Vous-même, vous utilisez probablement des serrures qui font partie d’un organigramme, sur votre lieu de travail, ou encore lors de vos déplacements. Vous allez découvrir dans cet article comment fonctionnent ces organigrammes.

Tout d’abord, voyons ce qu’est exactement un organigramme de clés.

 

Définition d’un Organigramme :

En serrurerie, un organigramme est un ensemble de cylindres prévus pour être ouverts par un Pass Général, aussi appelé Passe-Partout. C’est le cas par exemple pour un hôtel ou un ensemble de bureaux où chacun a la clé de sa propre porte et ne peut pas ouvrir la porte de son voisin. Le responsable a quant à lui une « clé spéciale », le Pass qui permet d’ouvrir toutes les portes.

Nous allons voir dans cet article qu’en réalité, la clé n’a rien de spéciale, mais les cylindres, eux, le sont. Les détails techniques suivants s’appliquent à la majorité des cylindres en circulation. Pour être précis, cela s’applique aux cylindre pourvus d’une seule rangée de « d’éléments bloquants à double-action », auxquels il est possible d’appliquer les théories de Total Position Progression ou Rotating Constant. Ces concepts seront expliqués plus en détails sur ce blog. Retenez simplement que cela concerne la quasi-totalité des serrures à clés plates, serrures à disques, serrures à effet pompe, et la moitié des serrures à clés réversibles.

On peut schématiser un organigramme à 2 niveaux de la manière suivante :

On constate que les clés de la porte 1 n’ouvrent que cette porte, les clés de la porte 2 n’ouvrent que la porte 2, etc.
La clé de Pass (le Pass Général), ouvre toutes les serrures.

Certaines infrastructures exigent des organigrammes à plus de 2 niveaux, selon une conception pyramidale. Voyons à quoi ça ressemblerait :

Les Clés individuelles n’ouvrent qu’une porte ou un groupe de porte s’entrouvrant.
Les Passes Partiels ouvrent plusieurs serrures de combinaison différente, mais pas la totalité.
Le passe Général ouvre toutes les portes.

Enfin, on trouve des organigrammes, dits « avec interférences ». Ce sont les organigrammes d’au moins 3 niveaux, mais dont la conception n’est pas tout à fait pyramidale :

Ce genre d’organigramme est à éviter si l’on recherche le maximum de sécurité car il est généralement plus facile à compromettre du fait de la multiplicité de clés ouvrant chaque cylindre.

 

Fonctionnement des organigrammes :

Comme vous pouvez le constater avec les schémas précédents, le concept même de l’organigramme repose sur la capacité d’un cylindre à être ouvert par plusieurs clés. Or, l’essence même d’un cylindre est à l’origine de ne pas pouvoir être ouvert avec une autre clé que celle prévue initialement.
Si on reprend l’explication du fonctionnement des serrures à goupilles, on constate qu’une clé dont la combinaison est erronée sur au moins un emplacement ne pourra pas ouvrir.

Pour permettre à plusieurs clés d’ouvrir un même cylindre, les fabricants ont imaginé rajouter une goupille intermédiaire, un séparateur, qui a pour effet de multiplier par 2 le nombre de clés autorisant la rotation du rotor. Ainsi, plusieurs clés différentes vont pouvoir ouvrir un même cylindre (regardez la goupille n°3) :

En étendant ce principe sur plusieurs goupilles présentes dans le cylindre, il est alors possible de créer une multitude de combinaisons différentes pour un même cylindre. Mais il est surtout possible d’avoir des centaines, voire des milliers de cylindres dont les clés sont différentes, mais qu’ils soient prévus pour être également ouverts par une clé Passe Général.
Voici des exemples de cylindres d’un même organigramme.
Passez la souris sur les chiffres noirs pour voir les différents cylindres, et sur les chiffres rouges pour mettre en évidence la combinaison du PG sur chacun.

Combinaison commune à tous les clindres du même organigramme

Il est intéressant de noter que la combinaison est présente dans tous les cylindres sans exception, et que c’est la seule combinaison commune…

Le fonctionnement d’un organigramme est donc basé sur des cylindres qui partagent une combinaison commune en plus de leur propre combinaison.

FrenchKey

Profil Cylindre Européen
Profil Cylindre Européen
Profil Cylindre Européen
Profil Cylindre Européen
Profil Cylindre Européen
Profil Cylindre Européen
Profil Cylindre Européen

LockCon 2012

Cette année, grande nouveauté,

La LockCon a eu lieu aux Etats-Unis !

On a donc pu profiter d’un nouveau lieu formidable : Le centre de formation de LSI (Lockmasters Security Institute) dans le Kentucky.
Ce centre de formation abrite 2 des plus impressionnantes collections de serrures, serrures de coffre-forts, et cadenas que l’on peut trouver aux Etats-Unis. On y trouve aussi des outils faits maison, des idées sympas, de la philosophie et des trucs qui font peur !
L’équipe de LSI est très sympa et ça a été un réel plaisir de faire cette LockCon là-bas.

Au fil des conférences, on a pu découvrir ou redécouvrir l’escalade de privilèges (fabrication d’un passe-partout), le crochetage des serrures de coffres-forts, la fabrication de clé à la main, le Spoutnik, l’impression sur Serrures à disques, ou encore les procédés de fabrication des picks de crochetage et les failles des scellés mécaniques!
Eh oui, on y voit notamment ces rubans adhésifs qui laissent des preuves si on les décolle, et même si on les recolle. Sauf avec les bons solvants ;-). Et bien d’autres scellés encore…

Un programme bien rempli en journée, sans oublier des soirées très animées.

Ce changement nous a également apporté son lot de surprises notamment pour les concours :
Concours d’impression, nouvelle règle : il faut attendre le top-départ pour placer l’ébauche dans sa pince (pas de bol pour ceux qui ont des pinces hyper-compliquées…).

Concours de crochetage, nouvelle règle : il faut attendre le top-départ pour placer son entraîneur dans la serrure (pas de bol pour tout le monde).
Autre nouveauté évidemment, les modèles de cylindres. On a eu droit à des serrures un peu exotiques pour nous les européens.

Concours d’ouverture de coffre-fort, nouvelle règle : les serrures n’ont pas été modifiée pour faciliter leur ouverture. Du coup, aucun des participants n’a ouvert ! (idem, pas de bol… 😉

Quelques désagréments qui n’ont pas empêché chacun de s’amuser, se faire de nouveaux amis et de profiter à fond de cette nouvelle rencontre internationale !

Vivement l’année prochaine !

Fonctionnement des serrures à goupilles

De nos jours, la majorité des serrures que nous utilisons sont des serrures à goupilles.
Elles ont été inventées sous leur forme actuelle par Linus Yale au milieu du XIXème siècle qui a remis au goût du jour un principe utilisé dans l’ancienne Egypte, il y a environ 4000 ans.

Une serrure à goupilles est constituée d’une partie fixe, appelée stator, qui est fixée à la porte, et d’une partie mobile, le rotor, qui va tourner avec la clé et actionner un mécanisme d’ouverture de la porte. Explications avec une vue en coupe :

Pour empêcher le rotor de tourner librement en l’absence de clé, on a placé des jeux de goupilles (petits cylindres métalliques) qui sont piégés en cisaillement entre rotor et stator.
La goupille qui touche la clé est appelée goupille active et la goupille qui touche le ressort est appelée goupille passive.

Au repos, en l’absence de clé, ce sont les goupilles passives qui empêchent le rotor de tourner. Lors de l’introduction de la clé, les goupilles changent de hauteur mais bloquent toujours. Le blocage peut s’effectuer au niveau de la goupille active ou passive.
Lorsque la clé est complétement insérée, la césure entre Active et Passive coïncide avec la ligne de césure entre le Rotor et le Stator : la clé peut alors tourner librement :


Les goupilles ne sont pas alignées tant que la clé n’est pas insérée complétement

Une fois la clé insérée, la ligne de césure ne bloque plus la rotation. La serrure peut alors tourner librement avec la clé.

Les serrures les plus courantes disposent généralement de 5 ou 6 goupilles afin d’assurer un minimum de sécurité et pour pouvoir créer un nombre important de clés différentes :
Passez votre souris sur l’image pour voir la serrure s’ouvrir

Tutoriel d’impression d’une clé paracentrique

L’impression est une technique qui consiste à fabriquer une clé sur une serrure sans connaissances préalables de la clé originale. L’idée est d’obtenir les informations directement de la serrure elle-même – sans la démonter – simplement en associant un mouvement de bascule à une force de rotation avec une ébauche. Les goupilles de la serrure vont laisser des marques sur l’ébauche, sauf quand la combinaison de la clé est à la bonne profondeur.

Pour illustrer la technique, voici la vidéo d’un exemple d’impression :

Matériel idéal :

  • Une ébauche en laiton, correspondant à la serrure à ouvrir
  • Une lime aiguille demi-ronde de qualité Suisse
  • Une petite pince-étau (entre 10 et 15 cm)
  • Une lampe-loupe à néon
  • La serrure à ouvrir bien fixée dans son étau

 

Détails techniques :

Pour bien comprendre ce qui rend possible le fonctionnement de l’impression, il faut bien comprendre le fonctionnement d’une serrure à goupilles.

Une goupille ne réagit pas de la même manière quand elle est à la césure et quand elle ne l’est pas.

Lorsque l’on applique une force rotation, une ou plusieurs goupilles sont bloquées en cisaillement entre le rotor et le stator. Ces goupilles vont alors marquer la clé si on produit un mouvement de bascule avec la clé. Les goupilles bloquées agissent alors comme un pointeau sur la lame de la clé.

Ce qui est très intéressant est que lorsqu’une goupille est à la césure, elle n’est évidemment pas bloquée en cisaillement. Elle profite d’un petit espace de déplacement :
Passez la souris sur les images pour voir le déplacement

 

Zoom de la ligne de césure :

On comprend d’où provient ce jeu : en position de repos, le ressort pousse la goupille passive contre le rotor Lors du mouvement de basculement de la clé, la goupille active profite d’un jeu de plusieurs centièmes de millimètres (au maximum jusqu’à ce qu’elle touche le stator). Ce mouvement de la goupille accompagne le mouvement de la clé : aucune marque n’est créée contrairement à précédemment

Le mouvement de bascule de la clé ne produira alors aucune marque.

On peut en déduire que les marques créées indiquent les emplacements sur la clé dont la hauteur n’est pas adéquate. En d’autres termes, elles indiquent les emplacements à limer. Cela a pour effet de modifier la hauteur (pour le test suivant), et d’effacer les marques (pour une lecture claire du nouveau test).

Procédure :

Voici à quoi ressemble la surface de la lame de votre ébauche neuve :
Cliquez sur les images pour les agrandir

Zoom :

Préparation de l’ébauche :
Bien fixée dans la pince-étau, préparez la lame de la clé avec le côté plat de votre lime pour obtenir une surface lisse et homogène similaire à du verre dépoli :

Zoom :

C’est la surface idéale pour repérer les marques.

Premier « test » (prise d’empreinte) :
Insérez la clé dans le cylindre,
Appliquez et maintenez une force de rotation dans le sens d’ouverture,
Effectuez deux ou 3 mouvements de bascule de haut en bas.
Appliquez et maintenez une force de rotation dans le sens de fermeture,
Effectuez deux ou 3 mouvements de bascule de haut en bas.

Lecture du premier test :
Sortez la clé en faisant attention de ne plus appliquer de force de rotation.

Placez la clé sous la lampe-loupe pour repérer la ou les marques.

Zoom :

Le plus souvent, les marques ressemblent à des coups de pointeau sur la surface de la clé. Elles sont parfois difficiles à voir, elles peuvent apparaître sous la forme de points lumineux, ou au contraire de points sombres en comparaison avec le reste de la surface.

Première modification de la clé :
Utilisez le côté arrondi de votre lime pour former un arc de cercle à l’emplacement de la marque. S’il y a plusieurs marques, limez chacune soigneusement.

Deuxième prise d’empreinte :
La clé ainsi modifiée est maintenant prête pour un nouveau test,
Insérez à nouveau la clé dans le cylindre,
Appliquez et maintenez une force de rotation dans le sens d’ouverture,
Effectuez deux ou 3 mouvements de bascule de haut en bas.
Appliquez et maintenez une force de rotation dans le sens de fermeture,
Effectuez deux ou 3 mouvements de bascule de haut en bas.

Lecture des marques de la deuxième prise d’empreinte :
Sortez la clé en faisant attention de ne plus appliquer de force de rotation et placez-la sous la lampe-loupe.

Deuxième modification de la clé :
Utilisez à nouveau la partie arrondie de votre lime pour approfondir les arcs de cercle si des marques y apparaissent à nouveau, ou pour créer des arcs de cercle là où ça commence à marquer.

Zoom :

Au bout d’un moment, certains arcs de cercle n’auront plus de marques :
Il ne faut bien sûr pas limer à nouveau ces emplacements. Si vous avez bien suivi ce tuto, vous savez que cela signifie que ces emplacements ont enfin la bonne profondeur. Occupez-vous alors des autres emplacements qui marquent.

Et finalement, après quelques tests, la clé ayant été limée successivement, elle va ouvrir le cylindre !

En suivant scrupuleusement cette procédure, vous serez à même de fabriquer une clé fonctionnelle en quelques minutes !

J’espère que ce petit tutoriel vous a plu et qu’il vous aura permis de comprendre comment fonctionne l’impression.

Have Fun
FrenchKey

Ce site n’a pas pour vocation de former des cambrioleurs ou des espions industriels. Les techniques détaillées ne couvrent donc pas les méthodes spécifiques qui pourraient être utiles à ces personnes. Si vous travaillez pour un gouvernement ou avez pour fonction de protéger des données, des biens ou des personnes, n’hésitez pas à me contacter pour des explications ou formations adaptées à vos besoins particuliers.

Salon ALOA 2012

Associated Locksmiths Of America. Le salon ALOA réunit chaque année des centaines de membres de l’association qui viennent découvrir les nouveautés des fabricants de serrures, de coffres-forts et autres matériels liés à la serrurerie.

Le salon permet de rencontrer directement les industriels qui font de la serrurerie aux Etats-Unis ce qu’elle est de nos jours et j’ai pu constater que c’est assez différent du mode de fonctionnement en France. Les marques de haute sécurité du groupe ASSA Abloy et Ilco sont bien présentes, mais on sent qu’elles n’ont pas la place forte face aux marques d’entrées et milieu de gamme telles que Schlage, MasterLock, Burg Wächter ou encore Abus.

 

Ce qui est très marquant sur ce salon par rapport au marché français, c’est l’omniprésence du matériel d’ouverture de serrures. Alors qu’en France le sujet semble tabou, ou tout du moins assez inhabituel, les Américains ont l’embarras du choix pour se fournir en matériel spécialisé pour l’ouverture de serrures, coffres forts, voitures… de même que les organismes de formations ne manquent pas à l’appel !
Pour les marques, on retrouve les très connues Lockmasters, HPC, Determinator, mais j’y ai également découvert une marque qui fête pourtant son centenaire : HL Flake !
Il existe plus d’une dizaine d’associations, journaux spécialisés et centres de formation qui permettent aux serruriers dignes de ce nom de faire leur métier dans les règles de l’art. Les associations, pour n’en citer que quelques-unes : Aloa.org bien sûr, clearstar.com, iail.org, savta.org… Les journaux : Locksmith Ledger, The National Locksmith… et les centres de formation les plus connus : LSI et MBA USA. En parlant de LSI, regardez l’article sur la LockCon 2012, vous ne serez pas déçus !
Parmi les différences marquantes par rapport à la France, j’ai noté également les nombreuses machines à clés à codes, mécaniques. Contrairement à la France où les machines à codes sont plutôt rares du fait de leur prix, généralement entre 20 000 et 50 000 euros (qui s’explique en partie parce qu’en France ce sont des machines électroniques), les machines à codes mécaniques américaines sont vendues à des prix tout à fait abordables, oscillant entre 2500 et 8000 Dollars !

Dernier point très intéressant, il s’agit des stands dont l’unique but est de proposer leurs services pour améliorer le retour sur investissement des serruriers, notamment par de la pub, des gadgets, des sites webs… Même si certains frisaient franchement l’arnaque (j’ai quand même gagné un t-shirt ! ), la plupart avaient à mon avis de vrais atouts comme Keys for kids, Locksmith directory, Lucky Line ou encore Key Craze.

Il est agréable et rassurant de constater qu’il existe des organisations qui s’occupent du bon fonctionnement du monde de la serrurerie. Le salon ALOA 2012 était un événement plein de belles rencontres et de découvertes que je conseille à toute personne intéressée par ce domaine !

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